Candyce. Un prénom si doux. Un prénom choisit par son père. Candyce. La préférée de son père. Il avait de grands espoirs pour elle. Il a toujours eu de grands espoirs pour sa fille cadette. Il n’aimait pas sa première fille. Il le revendiquait haut et fort. Il avait soupçonné la mère de cette dernière de l’avoir trompé avec un autre. Bien sûr, c’était faux. Mais quand le paternel de Candyce avait une idée dans la tête, il était impossible de la lui faire enlever. Ses deux garçons, il les aime. Mais Candyce c’est autre chose. Candyce, c’est la petite perle. La petite dernière. Celle qu’il n’aurait pas dû avoir. Un miracle du siècle. Candyce, il aime. Candyce, il est proche d’elle et la protège du mieux qu’il le peut. Candyce fait une bêtise, il ne la dispute pas. Rien n’est jamais de sa faute à Candyce. Elle a toujours vécu dans un monde comme celui-là : la richesse, la préférée d’un père manipulateur et trempant dans des affaires illégales et la jalousie maladive d’une sœur. Mais Candyce, elle n’a rien demandé de tout ça. Elle n’a même jamais demandé à naître.

A l’école, Candyce n’est pas une mauvaise élève. Bien au contraire, elle aurait les capacités de faire mieux que ce qu’elle fait. Mais Candyce n’a pas envie. Non, elle préfère se mettre au fond de la classe, avec sa bande de copains. Elle rigole. Elle parle. Elle fout le bordel. Les professeurs lui font une remarque ? Candyce répond. Elle n’a peur de rien. Elle sait que son père sera là. Qu’il la soutiendra. Et c’est ce qu’il fait lorsqu’il est convoqué. Candyce c’est l’élève intouchable. Qui a le doit à tout. Qui n’a peur de rien. Certaisn professeurs essaient de taper du poing, de lui faire comprendre que ce n’est pas elle qui commande. Mais rien n’y fait. Elle se calme toujours deux ou trois jours, pour recommencer de plus belle. Pourtant, elle a de bonnes notes. Elle ne travaille pas, mais pourrait en avoir de meilleures. C’est souvent ce qui revient lors des réunions entre parents et professeurs.

Les années collège ne sont pas facile. Candyce est détesté ou jalousé par les filles, mais elle s’en moque. Candyce s’amuse avec sa bande de copains. L’un d’entre eux veut sortir avec une fille ? Elle fait tout pour que cela ne se fasse pas. Candyce c’est la chef, elle le revendique bien qu’elle ne soit pas du genre directive. Elle part simplement du principe que ses amis, sont ses amis. Qu’ils n’ont pas besoin d’autres filles. C’est à cette période là que les relations avec sa mère se dégrade. Candyce devient de plus en plus comme son père. Sa mère ne peut rien lui dire. Et Dieu sait à quel point, 14 ans peut être l’âge con. Et Candyce n’échappe pas à la règle. Elle sort, bien qu’elle soit encore trop jeune. Elle boit. Elle a ses premiers matins difficiles. Elle fume. Elle teste ses limites. Son père approuve. Sa mère essaie de lui faire entendre raison. Candyce ne supporte plus cette dernière, qu’elle trouve bien trop rabat-joie et continue ses déboires. Sa première fois sera faite avec l’un de ses amis et elle ne s’en souviendra pas.

En grandissant, la mère de Candyce pensait que sa fille allait changer. Qu’elle serait plus raisonnable. Qu’elle deviendrait adulte. Mais rien n’y fait. Le lycée est sans doute les pires années. Elle sèche les cours pour aller fumer. Elle rentre à quatre heures du matin et ne se réveille que très tard. Ses baissent mais pas assez pour alerter qui que ce soit. Populaire au lycée, Candyce est la fille qu’il faut inviter. Voilà pourquoi elles se retrouvent à des soirées d’anniversaire dont elle ne connaît même pas l’hôte. Candyce est populaire, drôle et attachante pour certaines. Pour d’autres, c’est qu’une hypocrite, menteuse et narcissique. Mais Candyce s’en moque. Ce qu’elle veut simplement, c’est s’amuser et profiter de sa vie. On en a qu’une et selon elle, il ne faut pas la gâcher. Au lycée, c’est aussi le moment où les premiers faits divers impliquant les Fawkes voient le jour. Candyce n’avait aucune idée de ce que tramait ses parents, bien qu’elle ait dit le contraire à ses amis. Mais elle n’en saura pas plus que les journaux. Son père veut la protéger envers et contre tout, tandis que sa mère était prête à tous lui raconter.

La fin du lycée. Candyce obtient son diplôme et commence des études de journalisme. C’était pour faire comme ses aînés et entrer dans le moule. Mais elle s’est rapidement rendu compte qu’aller en cours n’était pas son truc. A la fac’, elle n’avait plus aucune raison de se lever, puisque les professeurs ne faisaient plus l’appel. Candyce allait de moins en moins en classe, préférant rester dans sa chambre devant une série, qu’elle ne finirait jamais. Sa mère la pousse a y aller mais elle refuse. Son père la soutient : si Candyce n’a pas envie d’aller en cours, elle n’ira pas. Elle passe son temps à faire du shopping, à regarder des séries et voir ses amis. Candyce essaie même de trouver des petits boulots par-ci, par-là, mais elle abandonne rapidement. Elle n’aime pas travailler. Elle reprend simplement ses occupations. Son père lui donne sa carte bleue dès que Candyce le lui demande, au plus grand désarroi de sa mère.

L’année de ses 27 ans, le père de Candyce lui annonce qu’elle va devenir cheffe des Velands, le quartier où ils habitent depuis leur arrivée. Son père lui explique que ça ne peut être qu’elle. Que Candyce aura une position et qu’elle sera respectée. Mais en réalité, Candyce n’a pas vraiment le choix. Elle accepte la proposition de son père. Cela fait quelques mois, qu’elle a repris le flambeau. Bien évidemment, son père l’épaule de temps en temps. Candyce n’est pas contraignante comme cheffe, mais elle manque parfois de stratégie d’ambition. Mais peut-être que le pouvoir pourrait lui monter à la tête qui sait ?