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Electrical storm ft. Floyd #1
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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Lun 24 Juin - 14:08
Electrical storm
Cela faisait quelques semaines qu’il était arrivé, pas de quoi se vanter d’ailleurs. Il avait rapidement trouvé un pied à terre à Bertil dans le même quartier que la personne qui l’avait invité à venir s’installer dans cette ville. C’était une vieille bicoque entouré de pâturages scellés par de hautes clôtures blanches. Leevi avait de l’argent suite à la mort de Granny et de toutes les ventes qu’il avait pu conclure pour changer de vie. Leevi était bien, presque
serein et dans ce domaine, il travaillait d’arrache pied, explosant les murs à coup de maillet, remplissant des conteneurs de déchets. Dans quelques mois, cet endroit serait son petit paradis qu’il aurait monté de ses mains, son propre ranch. Avant d'accueillir le moindre cheval, il devrait travailler dur et son mi-temps comme psychiatre à l’ancien couvent de Skëlton lui laissait assez de temps pour bâtir son rêve. Par manque de salle de bain opérationnelle, Leevi se lavait à la piscine de la ville. Il avait des cernes marquées par un manque de sommeil de qualité. Le brun ne dormait pas dans un lit mais dans un vieux canapé défoncé qui lui avait coûté 50 sous sur un site de seconde main. Chaque argent dépensé devait être calculé même si il disposait d’une large marge. C’est en revenant de ses courses qu’il avait vu cette publicité pour une soirée déguisée. Leevi avait mal aux muscles, il avait le visage fatigué mais une soirée lui ferait le plus grand bien et cela lui permettrait de découvrir un autre quartier que le sien qu’il connaissait déjà très bien grâce aux Adeptes.
Quelques tartines de confiture et un arrêt à la piscine plus tard, Leevi était prêt à découvrir du monde. A vélo, il arpentait les rues pour trouver le fameux café littéraire qui s’était transformé pour l’occasion en endroit festif. Dès qu’il passa les portes, il sentit les ondes de chacun l’envahir, il se rendait compte à quel point la socialisation lui avait manqué. Leevi n’était pas déguisé. Il avait vécu une simple chemise en lin clair et parsemé son corps de divers accessoires qui lui donnait l’air d’un hippie. Il ne voulait pas se permettre de dépenser de l’argent dans un déguisement et encore moins jouer les dragueurs à se pavaner en indien, torse nu. Cette époque était révolue. Et il était hors de question de tomber sur des abrutis comme Mateo qui avait piétiné son coeur et posé un lapin par la suite.
Encore une veille rupture.
Leevi se dirige vers le bar où il commande une simple bière blonde avant de s’assoir sur un tabouret, observant la foule qui dansait sur une musique un peu trop agressive à son goût mais qui ne l’empêchait pas de dodeliner de la tête, en rythme. Quelques secondes plus tard, son oeil s’attarda sur une étagère pleine de livres de psychologie. Armé de sa bière, il attrapa un des livres et commença à le feuilleter, intéressé par le point de vue des psychologues européens sur les effets de l’euthanasie sur les proches du patient, ignorant certains regards intéressés qui lorgnaient sa personne.
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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Lun 24 Juin - 14:39
Electrical storm
J’inspirais profondément. Je n’avais pas envie de sortir, pas envie de voir du monde. Le café avec Louis m’avait retourné. J’avais réussi à sortir la tête de l’eau et maintenant me voilà au bord de la noyade. Les yeux fermés, j’attendais que ma collègue de travail gare sa voiture. Pourquoi est-ce que j’étais là ? Pourquoi ici et maintenant ? J’aurais dû dire non au lieu de me retrouver déguisé, un masque sur la tête avec cet air idiot qu’ont les gens qui s’habillent en médecin à l’époque de la peste. Je n’avais même pas choisi mon déguisement. Mon amie l’avait fait pour moi. Je regrettais déjà amèrement ce choix et surtout ma présence ici. Pourquoi est-ce que je m’infligeais ça ? J’avais surtout envie d’un thé et d’être dans mon lit. Finalement je rentrais sans l’attendre. La connaissant elle aurait fait pareil. Je me dirigeais vers le bar et je prenais simplement un coca. Pas d’alcool ce soir, non merci. une fois la bouteille en verre en ma possession je jetais un regard autour de moi, retirant par la même occasion ce masque qui me donnait terriblement chaud. Je passais ma main dans mes cheveux humides. Des gens déguisés, des sourires et de la joie sur certains. Puis mes yeux se posèrent sur lui.
Mon cœur se brisa à nouveau.

Lui ? Ici ? Impossible. C’était forcément un mirage, un coup de mon cerveau pour me punir. J’aurais reconnu sa chevelure entre des milliers. Je m’étais figé comme si on m’avait planté un couteau dans le coeur, les yeux écarquillés et la bouche ouverte. Finalement le masque c’était une bonne idée. Je renversais ma bouteille sur le comptoir, me ramenant à la réalité comme un coup de décharge électrique. M’excusant auprès du serveur du café, je relevais les yeux vers lui. Il lisait, bien trop ailleurs pour voir les gens autour de lui. Un énorme dilemme bouillonna dans ma tête. J’étais nerveux, je ressentais une anxiété éprouvante. Déglutissant, je m’avançais vers lui, mettant mon masque. S’il me voyait alors il allait fuir. Lui qui m’avait laissé une simple lettre, coupant contact avec moi sans plus d’explication. Je l’avais encore. Encore dans mon portefeuille. Impossible de m’en détacher. Elle avait son odeur.
M’avançant vers lui, lentement, j’avais le coeur battant et la respiration courte. Il allait fuir. Il allait fuir. Mais il fallait que je lui parle. Juste une fois. Entendre sa voix une fois seulement. Une fois assez proche, je restais là, bouche bée. C’était bien lui. Il était là. Les yeux brillants sous mon masque, je ne savais pas comment l’aborder. Je tordais mes mains dans tous les sens. J’entrouvris les lèvres. Je devais lui dire. Je devais lui demander. Alors que je m’apprêtais à lui dire que c’était moi, quelqu’un me bouscula vers lui. Je me rattrapais, la main sur l’étagère de la bibliothèque, évitant de lui renverser sa bière dessus.
Je me tournais vers la personne, visiblement éméché qui leva les mains en l’air en ricana :

Désolé mec. Promis j’ai pas la peste.
Il s’en alla et moi je restais con. Je tournais alors la tête vers Leevi, espérant ne pas lui avoir fait trop peur avec mon masque au nez pointu. Je bredouillais un : Pardon.
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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Lun 24 Juin - 16:10
Electrical storm
Leevi est plongé dans sa lecture. Du moins, il en donne l’impression, en réalité il ne lit plus vraiment, il est ailleurs. Les mots l’ont fatigué, il a laissé son esprit gambader ailleurs, pensant à tout ce qui lui restait à faire dans son hara alors qu’il était en train de perdre son temps à lire un livre intéressant dans une soirée de gens déguisés. Il avait fait la liste de toutes les choses qu’il devait encore arracher et démonter à coup de bras. Sa musculature avait pris quelques muscles mais son visage s’était creusé, la trentaine approchant sans doute trop vite. Et puis, on le pousse et Leevi relève la tête sur un homme au visage caché par un masque au nez pointu. Il le regarde quelques brefs instants, surpris d’un tel accoutrement avant de se souvenir dans quel endroit il était.
Leevi plissa les yeux devant un autre type déguisé en maya l’abeille. leevi ne pu s’empêcher de sourire devant cet accoutrement avant de détourner le regard vers le médecin qui s’excusait.

Ce n’est pas grave ! ” Le brun secoua la tête, faible sourire sur le visage. Il porta la bière à ses lèvre et le détaille de haut en bas avant de lâcher, parlant plus fort pour couvrir le bruit de la musique: “je crois que vous auriez eu plus de succès à Halloween avec ce déguisement .”

Leevi lui accorda un dernier sourire poli avant de ranger le livre sur l’étagère. Il avait une haute tolérance sur les divers genres musicaux mais la musique électronique n’avait jamais été sa tasse de thé. De sa main libre, il prit le paquet de cigarette dans la poche de son pantalon et proposa une cigarette à l’inconnu, mettant en évidence le bracelet qu’il avait autour de son poignet qui spécifiait l’état de sa vie amoureuse. Vert pour les célibataires, orange pour ceux qui avaient une vie amoureuse compliquée et rouge pour les casés. Celui de Leevi était rouge.
Il ne voulait plus de ça. Leevi voulait rencontrer des gens, se lier d’amitié, se reconstruire dans sa nouvelle vie. Il ne voulait plus s’emmerder avec des relations amoureuses foireuses. Et puis, il était marié même si il avait enfouis sa bague en plastique dans son portefeuille.

Vous en voulez une ?” Cria-t-il pour couvrir encore plus la musique qui semblait avoir pris quelques décibels.
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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Lun 24 Juin - 16:30
Electrical storm
Il était là. Lui. Si beau et toujours si craquant. Je n’en revenais pas. Je voyais un fantôme parmi une foule de vivant. Impossible, non. Ca ne pouvait pas être lui. Ca ne pouvait pas être possible. Pas ici. Pas maintenant, pas sur cette île loin du monde. Moi qui avait fui Austin, qui ne voulait plus de cette souffrance, elle me revenait en pleine tête comme un camion sur une autoroute. J’inspirais profondément en l’observant après que Maya l’abeille m’ait bousculé. Malgré moi je déglutissais de nouveau. J’avais envie de le prendre dans mes bras, lui demander si tout allait bien pour lui. Je voulais aussi disparaître, ne plus jamais sortir de chez moi et mourir seul. Je frissonnais au son de sa voix, me secouant légèrement le bras alors que mes poils se hérissèrent. Bordel. Pourquoi est-ce que je restais là ? Et derrière ce masque… C’était ma seule protection, ma seule barrière pour l’observer lui comme on regarde un loup derrière une vitre.
Pinçant les lèvres je me raclais la gorge. Finalement j’aurais dû prendre de quoi me faire tourner la tête. Le voir, ici et sobre rendait tout ça réel, concret alors que la boisson aurait pu me donner l’illusion d’un rêve ou d’un fantasme. Je ne su quoi dire quand il me parla de mon déguisement et mon coeur se mit à battre. Boom.
Leevi se tourna pour ranger son livre et l’espace d’un instant, je le détaillais. Il avait pris du muscle mais le visage fatigué. Toujours aussi beau et charmant. Et ce bracelet donc je ne connaissais pas le sens. J’aurais espéré qu’enlever mon masque nous remettrai ensemble mais je savais pertinemment que non. Non il me sauterait pas dessus, non il ne m’embrasserait pas en me disant que je lui ai manqué. Non tout ça ne serait qu’un rêve inavoué.
J’hochais timidement la tête à sa proposition. Il aurait pu me demander quoique ce soit, j’aurais dit oui. Pourtant je restais là, un peu bête durant quelques secondes. Puis, réalisant que nous allions devoir sortir, je clignais bêtement des paupières avant de marcher tel un robot, dehors. J’avais l’esprit complètement perdu comme si mon cerveau avait décidé de se mettre sur OFF au lieu de fonctionner comme il aurait dû le faire. La vie créait des surprises dont j’aurais préféré me passer. Pas pour moi non, mais pour lui. S’il m’avait quitté c’était bien pour une raison. Une fois dehors, l’air frais me fit soupirer. J’attrapais la cigarette qu’il m’avait tendu. Alors que je la levais pour la porter à mes lèvres, je sentais mon masque. Merde je n’avais pas pensé à ça. Merde, merde, merde. Il allait savoir. Il allait m’en vouloir. Je baissais alors la tête.

Je suis désolé. Désolé de quoi ? De tout, probablement. Désolé d’être là, ici face à lui. Désolé de l’avoir probablement blessé pour je ne sais quelle raison. Désolé que ce soir, je gâche sa soirée. J’inspirais profondément, je n’avais pas le choix. Je me tournais, dos à lui et je retirais le chapeau puis le masque. Je les posais sur le capot d’une voiture en face de là où nous étions. J’inspirais profondément pour me donner du courage avant de me tourner vers lui en lui tendant sa cigarette que je n’avais pas allumé.

Garde la, Leevi.

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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Lun 24 Juin - 17:32
Electrical storm
Avec le masque plaqué sur son visage, Leevi ne pouvait analyser le langage du corps du type en face de lui. Il semblait un peu distant, mal à l’aise. Peut-être était-il sous drogue ou en train de faire une mauvaise descente ? Trop gentil, Leevi garda son sourire et l’emmena dehors en imaginant que l’air frais pourrait sans doute lui faire du bien. Dehors, le café littéraire étouffe la musique atroce qui s’en dégage et offre un peu de répit aux oreilles de Leevi qui fourre la cigarette dans sa bouche. Et dire qu’il est sensé arrêter. La journée, il n’a pas le temps d’y penser mais ce soir, ça l’occupe. Et peut-être que ce type pourra l’occuper en se montrant un peu plus intéressant.
Peut-être.
Leevi jete un oeil sur la droite pour vérifier que son vélo est toujours là, bien cadenassé contre un porte-vélo. Il ne connaît pas bien ce quartier et on est jamais trop prudent. Il inspire une longue première bouffée pour la savourer avant de tourner la tête vers le type qui s’excusait.

Désolé pourquoi ?” Il hausse un sourcil. Allait-il vomir ? Il se retourne et Leevi tourne la tête ailleurs, préférant ne pas assister à ça. Le mec était sans doute bourré, ça expliquerait beaucoup de choses. Leevi croisa les bras et leva le nez vers le ciel en fumant tranquillement sa cigarette. Ce n’est que lorsqu’il entendit son prénom qu’il tourna à nouveau la tête vers l’inconnu.
Floyd.
Leevi eu envie de rire mais se contenta de pincer les lèvres tandis qu’un vide gigantesque se creusait dans sa poitrine. Il n’avait plus pensé à lui depuis un moment, trop occupé à retaper le vieux ranch. La main de Floyd était toujours tendue. Il devait dire quelque chose. Leevi se contenta de secouer la tête en agitant la main. Qu’il la garde. Le brun glissa une main dans ses cheveux et se mit à sourire.

Je suis étonné de te voir ici. Comment tu vas ? Tu es en vacances avec un client ?” Cela n’avait jamais été un soucis pour Leevi que Floyd soit escort ou l’ait été. Mais dans sa voix, le sarcasme était totalement assumé. Le gamin avait menti sur son âge, il avait pu très bien mentir sur d’autres choses mais également sur ses sentiments. Leevi glisse sa langue sur ses lèvres, boit d’un trait sa bière et clos la conversation: “passe une bonne soirée.” avant de se mettre à marcher d’un pas décidé vers la soirée déguisée qui avait pris une teinte bien trop amère à son goût.

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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Lun 24 Juin - 18:00
Electrical storm
Je retirais mon masque d’une manière lente et calme. Je l’avais fait pour lui, à l’époque mais d’une autre manière. Il avait été le seul à lire en moi, à savoir décrypter mes sourires et mon comportement quand les autres ne s’arrêtaient qu’à la façade. Je pinçais les lèvres avant de me tourner vers lui. J’avais le cœur battant et une envie de vomir incroyable. Comment est-ce que Leevi allait réagir ? Est-ce qu’il allait me repousser ? Me prendre dans ses bras ? J’avais la tête qui tournait. Je lui tendais sa clope car je supposais qu’il ne voudrait pas fumer avec moi. C’était une erreur, je n’aurais pas dû le déranger, pas dû m’en rapprocher.
Et ce sourire… ces cheveux. je crus mourir à nouveau. Le poing final en plein dans son coeur. Je baissais les yeux un instant avant de secouer la tête. Du sarcasme. Une douleur de plus pour moi. Je pensais que c’était pour une autre raison que Leevi m’avait quitté, pour autre chose, quelque chose d’inconnu. Mais non c’était mon métier la cause. Pourtant j’avais arrêté quand nous nous étions entre guillemet mit ensemble car je voulais vraiment construire quelque chose avec lui. Lentement mais doucement la lame s’enfonça dans mon coeur. Non je ne faisais plus de voyage avec les clients, je ne faisais plus dans ce genre là. J’allais simplement les voir pour me faire de l’argent, je ne regardais plus les étoiles sur mon compte, ni même les commentaires. J’y allais à reculons car tout me rappelait Leevi et le Costa Rica. Tout me ramenait toujours à lui.

Je me suis installé ici et non je ne suis pas avec un client.

D’une voix calme et pourtant légèrement tremblante qui trahissait ma douleur, je lui donnais des informations sur moi. De nouveau. J’eu à peine le temps de répondre que Leevi s’enfuyait déjà. Je roulais des yeux avant de soupirer. Encore une fuite. Encore le voir partir, loin de moi me broyait le coeur. Je suis désolé de t’avoir fait du mal. Quel mal ? Pourquoi et quand ? Je n’avais jamais eu les réponses et je ne le saurais probablement jamais.

Je… J’espère juste que tu es heureux, Leevi, et que tu as tout ce qu’il te faut. Je déglutissais, les yeux légèrement brillant. J’avais envie qu’il revienne, qu’on se parle mais je supposais que Leevi ne ferait que me fuir. Pourquoi la vie me faisait ça alors que je commençais enfin à aller mieux.

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Leevi J. Valentine
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Lun 24 Juin - 19:12
Electrical storm
Leevi serrait les dents pour ne pas hurler quand son visage se dévoile. De toute façon, le choc était tellement grand qu’il aurait été incapable de prononcer le moindre son. Longtemps, il avait imaginé sa réaction le jour où il le croisait. Il avait imaginé qu’il le giflait, qu’il ferait comme si de rien n’était, qu’il lui rirait au nez, qu’il l’embrasserait.
Mais rien de tout ça ne se passa.
En réalité, l’émotion était trop forte. Beaucoup trop forte pour faire quoi que ce soit. Il était coincé sur le sol, il avait mal à la poitrine tant son coeur battait trop fort. Et dire qu’il croyait l’avoir oublié.
La fuite était la seule solution. Il ne voulait pas lui parler, il ne voulait pas lui montrer que son mensonge l’avait atteint. Leevi aussi lui avait menti mais c’était avant que tout ne devienne plus ou moins sérieux entre-eux. Il avait fini par lui avouer qu’il n’était pas riche, qu’il ne s’appellait pas Richard.
Mais lui n’avait jamais osé dire la vérité parce qu’il savait que ça serait un problème. Il le savait pertinemment.
Floyd avait été malhonnête. Sur quels point lui avait-il menti aussi.
Le voir lui retourne le coeur et l’estomac. Leevi s’était vraiment dit qu’il était différent ce type là, que ça pouvait fonctionner, il ne ressentait pas le moindre soucis chez lui.
Erreur.
Il avait été berné.
Leevi ne prend même pas la peine de répondre. Il n’est pas avec un client ? Grand bien lui fasse.
Malheureusement pour lui, il avait appris sa trahison le jour où la personne la plus importante à ses yeux avait décidé de quitter ce monde, ce qui n’allait pas améliorer l’opinion de Leevi à son sujet.
Il part, va retrouver la chaleur de la fête et l’horrible musique. C’était mieux ça que Floyd.
Et pourtant, il s’arrête lorsqu’il s’excuse. Cependant, il ne se retourne pas. Il laisse un long instant couler.
Il savait qu’il était fautif.
Mais la suite le fait tiquer. Il serre le poing. Puis les deux. Avant d’inspirer profondément. Se calmer. Il repense aux commandements. A la sa nouvelle Foi.
S’énerver ne servirait à rien. La fuite non plus.
Et pourtant il n’arrivait pas à se retourner pour l’affronter. Il serra le verre dans sa main. Floyd n’allait pas lui faire de mal, il ne pouvait plus l’atteindre à présent. Leevi se retourne lentement, s’avance de quelques pas, se rapproche en laissant une distance respectable entre eux.
Il ouvre la bouche, prêt à parler mais il la referme aussitôt quand il croise ses prunelles. Brillantes.
Les siennes sont sèches. Archi sèches. Il n’avait plus pleuré depuis des mois. Enterrant les larmes avec son histoire avec lui.
Hors de question de se montrer faible à nouveau et vulnérable.
Alors le sarcasme reprend de plus belle. La méchanceté aussi. La rancoeur.
Oui, j’ai ce qu’il me faut, et je n’ai pas besoin d’un gamin de 19 ans dans les pattes.
Le regard est dur, et Leevi tourne à nouveau les talons mais vers son vélo cette fois. Il balance le verre avec violence dans une poubelle et s'accroupit pour insérer le code de son cadenas. Les commandements attendront.


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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Lun 24 Juin - 21:09
Electrical storm
Je le regardai partir en essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Tout était si bien avant qu’il ne revienne dans ma vie. Mais tout avait changé. J’avais raté quelque chose ? J’avais fait quelque chose de mal. De très mal. Leevi, dos à moi, serrant les poings. Je reculais d’un pas. Et s’il me frappait ? Et s’il me lançait son verre dessus ? J’avais horreur de la violence et à cet instant, j’avais peur qu’il m’en colle une. Je ne bougeais pas alors qu’il revenait vers moi, comme tétanisé. Il était face à moi et la boule dans mon ventre grossissait. Une larme coula sur ma joue. Je n’avais jamais pensé à un tel enchaînement de réaction. Je pensais à tout ce que j’aurais pu lui dire si on se retrouvait, à des mots doux, de la tendresse et pourtant… je ne m’étais jamais vu pleurer devant lui. Je n’avais jamais pleuré devant quelqu’un. Je voulais retrouver mon Richard. Celui que j’avais aimé éperdument au point de lui donner ma confiance. Lorsqu’il s’avança vers moi j’avais les yeux brillants, plein de larmes. Mes joues étaient rouges et ma poitrine se soulevait. J’étais bouche bée. Je me sentais vraiment merdique. Je lui avais caché mon âge et il l’avait découvert. Pour moi ça n’avait pas vraiment d’importance, ça n’était que des chiffres. Il me regardait comme si j’étais un insecte répugnant. Tout son corps semblait crispé. Le regard qu’il posa sur moi était intense. Je baissais alors les yeux, tripotant la veste de mon déguisement. J’avais espéré qu’il comprenne, qu’il sache que j’avais de bonne raison de ne pas lui dire mon âge et pas seulement pour le lui cacher.
Une autre larme coula alors qu’il tourna de nouveau les talons. Et le frisson avec un sursaut quand le verre se brisa dans la poubelle dans un bruit aussi fort qu’effrayant. Durant un court instant j’ai eu peur qu’il me l’ait lancé à mes pieds. Comme lors d’un réveil, je revenais à la réalité et je me tournais vers lui. Je le suivis sur le trottoir, il se dirigeait vers un vélo. Je le rattrapai.

Leevi, attends. Il continua de marcher avant de se baisser pour enlever la sécurité. Leevi, je t’en prie. Je n’ai pas pensé à mal. Pour moi ce n’était pas important. Je suis sincèrement désolé. J’ai jamais voulu te faire souffrir. J’avais rarement été nerveux devant quelqu’un, j’étais toujours sûr de moi et m’exprimais avec facilité. J’avalais ma salive, mon assurance naturelle ayant disparu. Mes mains tremblaient, je sentais tout mon corps se fissurer et craqueler sous la douleur. C’était si intense, que je m’écroulais sous le poids de la culpabilité. S’il y avait bien quelqu’un que j’aurais voulu protéger de tout c’était bien lui. Tout était vrai, Leevi. Je ne t’ai rien caché d’autre. Crois moi.

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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Lun 24 Juin - 22:02
Electrical storm
Leevi sait que ses mots sont blessants et déplacés mais il n’est plus capable de penser avec rationalité. Les émotions le tourmentent, l’empêchent de parler avec réflexion comme il sait si bien le faire d’habitude. Quand les sentiment s'emmêlent, il peut se montrer violent, il le sait. Il se souvient très bien d’avoir amoché le visage Louis il y a moins d’un an. Il voulait partir, prendre son vélo, fuir.
Parce qu’il voulait pas le frapper et devenir incontrôlable. Ce n’était pas lui et les Autres ne seraient pas fiers.
Leevi n’est pas un violent, et pourtant, son passé l’avait poussé à se battre. Quand il n’était encore qu’un gamin, de l’âge de Floyd d’ailleurs, il aimait foutre le bordel, créer des bagarres en ouvrant sa belle gueule.
Le temps l’avait assagit.
Et ce cadenas qui ne voulait pas tourner les chiffres le rendait fou. Il ne s’était pas arrêté quand le blond lui avait hurlé de l’attendre.
Pas important ?!” Il ne crie pas, il est juste soufflé par tant d’audace et de crédulité. Il secoue la tête de gauche à droite. Les chiffres. Il faut les tourner. Comment osait-il dire que ce n’était pas important. La couleur des cheveux ce n’était pas important. L’âge, oui. Mais il était trop jeune Floyd, pour comprendre ce genre de chose. Sans doute une histoire de maturité.
Et Floyd s'effondre, Leevi se tourne vers lui et tente de le rattraper avant de le lâcher lorsqu’il est au sol. Il a les yeux si bleus et si profonds, un océan de larmes.
Il ne l’avait jamais vu pleurer.
Et dire que ça ne lui faisait rien de le voir ainsi, de l’avoir touché serait mentir.
Tu… tu mens.
Il n’est plus si sûr de lui. Et retourne à son cadenas, détournant le regard presque à contre coeur. Dix ans de différence, c’était rien.
C’était surtout la minorité. Il aurait pu perdre son diplôme, ne plus exercer avec ces conneries. Et là, Leevi n’était plus sûr de rien, plus sûr de la tristesse de Floyd, plus sûr de ses mensonges, de ses vérités.
Il aurait pu le faire tomber avec tant de facilités. Leevi aurait pu tout perdre.
Et la confiance était rompue.
Le cadenas par contre lui ne cède pas. Le brun inspire profondément, se pince l'arrête du nez, tente de calmer les nerfs bouillants qui pulsent dans tout son corps.
Je n’ai plus envie de te croire, ni de chercher la vérité.” Sa gorge le chatouille avec émotion, il murmure dans sa barbe: “Je veux juste arriver à t’oublier”.



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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Lun 24 Juin - 22:24
Electrical storm
J’avais envie qu’il me prenne dans ses bras, qu’il croit en ce que je pouvais bien lui dire. J’étais terriblement minable. Je me sentais l’homme le plus nul et immonde de la Terre. Qu’est ce que je faisais là ? Je pinçais les lèvres en secouant la tête avant de baisser les yeux. Mes larmes coulaient en silence. J’avais beau lui expliquer avec des mots apaisants ma version des faits. J’espérais que Leevi puisse les entendre, même si il semblait partie vraiment dans un ailleurs lointain. Loin de moi. Je souhaitais atteindre sa conscience et le faire revenir mais c’était chose perdue.

Je pensais… je… pensais que… ça… ne l’était pas, bredouillais-je entre deux sanglots silencieux. Le puits de larmes semblaient être sans fond. Ca finirait pourtant par se tarir. Je reniflais et dans un murmure, une plainte : Je ne mens pas. Je baissais les yeux sur mes doigts qui grattaient la peau de mon autre main. Nerveusement. Rapidement. Comme une bouée au quelle on veut se raccrocher. Les larmes roulaient sur mes joues, j’en avais la gorge nouée. J’aurais voulu trouver les mots pour le convaincre que rien n’avait été un mensonge, mais j’étais conscient que je n’y parviendrai pas. Rien ne le fera changer d’avis. Et si je m’obstinais à rester peut-être Leevi en deviendrait violent. Je savais que je n’avais rien d’autre à faire. Ce que j’ignorais par contre c’était si j’allais le revoir un jour. Adieux déchirants, sensation d’étouffement de laisser son cœur sur place. Se demander si la vie a finalement un sens et vouloir tout plaquer de nouveau. Clap de fin.

Je suis désolé.
J’essuyais rapidement mes larmes, ne sachant même plus où j’étais. Il fallait que je parte. Il fallait que je le laisse tranquille parce que tout ce que je voulais c’était son bonheur à lui. J’aurais pu tout donner pour lui et si ça devait passer par un oubli… le mien… alors je ferais ce qu’il veut. Je suis désolé… de t’avoir dérangé et gâché ta soirée.
Je tournais les talons, perdu. Complètement ailleurs. Je n’allais même pas chercher le masque et le chapeau. Je traversais sans regarder la route. Une voiture roulait à ce moment là et freina à quelques centimètres de moi. Je levais la main dans un sursaut, sonné par le klaxon et l’insulte du véhicule. Un “connard”, hurlé par l'automobiliste. Un signe du destin peut-être. L’univers m’envoyait un message. J’étais un connard. Un vrai connard d’avoir gâché une belle relation avec l’homme que j’aimais le plus au monde. Et le pire dans tout ça ? C’est que je l’aimais encore avec une telle force… Je traversais de l’autre côté de la rue, passant ma main sur mon visage alors que la voiture accéléra pour tourner au bout de la rue. Je fis quelques pas avant de me coller au mur, plaquer mes mains sur mon visage et me laisser glisser contre pour m'asseoir sur l’asphalte. Je pleurais encore, mon corps secoué par les sanglots. J’avais gâché ma vie et brisé le début de relation d’un homme si parfait.

(c) DΛNDELION
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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Mar 25 Juin - 0:12
Electrical storm
Ca le touche bien trop de le voir dans cet état. De le voir au bord du gouffre, de le sentir si faible et impuissant.
Tous les signes sont là : il s’en veut et la vérité est réelle mais Leevi ne veut pas voir, il veut être fort. Arrêter de se laisser faire. De se laisser avoir.
Entendre sa voix si plaintive est un déchirement et Leevi est presque soulagé de ne pas avoir à le regarder, il continue de s’énerver contre le cadenas qui ne veut pas se détacher.
Il ne veut plus lui répondre. C’est trop dur.
Beaucoup trop dur.
Il pensait qu’il n’allait jamais le revoir et le voilà dans cette ville où il avait acheté un ranch à reconstruire, un endroit où il allait placer ses futures économies.
Floyd était désolé.
Leevi l’était encore plus.
Il avait envie de le secouer, lui demander pourquoi il n’avait rien dit, pourquoi il n’avait pas jugé ça important ? En taisant l’âge, il l’avait transformé en secret. Un couperet qui pouvait tomber sur la nuque de Leevi à tout moment.
Leevi hausse les épaules. Ne tourne pas la tête. Il ne veut plus lui parler.
Puis son cadenas s’ouvre, un coup de klaxon, les pneus qui crissent, Leevi se lève d’un bond, le coeur battant irrégulièrement, la peur au ventre de voir son corps sous les quatre pneus.
Mais le blond demeurait debout et Leevi décrocha son vélo, attacha son cadenas sans gêner sa conduite. Et puis, en grimpant sur la selle, il le vit au bout de la rue. Assis contre le mur.
Leevi ne pouvait pas le laisser là.
Il pédala et se retrouva face à lui. Il ne le vit pas, trop occupé à pleurer. Leevi pinça les lèvres, le coeur serré. “Je vais t'appeler un Taxi.
Il a la gorge nouée. Ca lui fait mal de parler. L’émotion rend sa voie encore plus rauque. Il se racle la gorge. C’était lui l’adulte. C’était à lui de s’en occuper.
Floyd. Dis-moi ton adresse.” dit-il en sortant son portable en tremblant légèrement.



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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Mar 25 Juin - 12:31
Electrical storm
Il fallait que je parte, que je déménage à nouveau. Il fallait que je fasse de l’espace pour la vie de Leevi car si j’avais pu je me serais enfoui sous terre pour qu’il puisse pleinement vivre en oubliant ma présence. Je devais disparaître. Je m’étais échappé à la douleur mais pourtant elle m’avait suivi comme un boulet que l’on traîne sans savoir comment s’en détacher. Je m’étais caché loin de lui, assis par terre, laissant masque et chapeau plus loin. Tant pis pour le déguisement, ça n’avait aucune importance à cet instant. J’avais les mains plaquées sur le visage, pleurant à chaude larmes. Je n’entendis même pas les roues du vélo s’avancer vers moi. Seule sa voix me sortit du tourbillon. Je secouais la tête. Non il ne pouvait pas revenir encore. Pas encore. Seigneur. Je secouais de nouveau la tête.

J-Je vais rentrer à pied.

Je n’habitais pas loin. Le quartier de mon domicile était le voisin de celui où je me trouvais actuellement. Et puis je ne voulais pas qu’il ait mon adresse, je ne voulais pas qu’il ait peur de me croiser quelque part. Je ne voulais pas qu’il prenne soin de moi, je voulais qu’il vive. Qu’il soit heureux comme il le mérite. Je secouais la tête de nouveau, baissant les mains sur mes cuisses. Rentre, s’il te plait. Je sais m’occuper de moi. Je ne savais même plus si je lui avais dit que j’étais parti de chez mes parents à quatorze ans, ni même s’il savait que depuis tout jeune je m’étais occupé de moi et de moi seul. J’avais dû faire des choix pour survivre. Ca peut-être qu’il ne l’avait pas vu. J'étais probablement aussi mature que toutes les personnes de son âge. Je passais rapidement ma manche sur mon visage pour essuyer mes larmes. Mes joues restaient rouges. J’inspirais profondément, tremblant. Moi qui n’avait pas imaginé nos retrouvailles comme ça, je m’étais mis à pleurer pour la première fois depuis bien longtemps. Jamais devant personne. Leevi était le premier comme le tout premier homme en qui j’avais donné ma confiance. Il n’y en aurait pas d’autres. J’étais la pire personne sur terre. Je me relevais, m’appuyant au mur, tentant vainement de rester fort devant lui pour que la douleur ne soit pas aussi terrible chez lui. Déglutissant, je n’osais même plus regarder son visage, ne m’en sentant plus digne.
Je n’ai jamais voulu… te blesser. Je n’ai pas pensé aux… conséquences, ni à l’impact… que… Une boule se formait dans ma gorge. Je fixais le sol. Il fallait que j’arrête de parler. Il ne voulait plus rien savoir, ni me croire alors je me stoppais. Je suis désolé. Je ne t'embêterai plus. J’avais les mains tremblantes et tout mon corps me suppliait de rentrer pour me rouler en boule dans mon matelas encore posé au sol. J’allais déménager. Il le fallait. Il fallait que je quitte cette île pour qu’il puisse y faire sa vie.

Merci. T’es vraiment une belle personne, ne l’oublie pas.

Je marchais dans la direction opposée pour me diriger vers mon appartement. Dès ce soir je chercherai un billet d’avion et un appartement pour lui laisser de l’espace. En espérant que m’avoir vu ne l’ait pas trop chamboulé.

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Leevi J. Valentine
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Sam 29 Juin - 15:30
Electrical storm

Pendant tous ces mois écoulés, Leevi aurait aimé pouvoir arriver à oublier Floyd. La trahison avait un goût amer de déjà vu, et quoi que Leevi en dise et il avait beau tenter de se persuader du contraire, Il aimait toujours ce type. Et l’émotion est forte là, à le voir démuni et cassé par la tristesse et l’abandon.
Leevi était parti, la peur au ventre. Les 19 ans de Floyd l’avaient replongé dans un souvenir douloureux. Son premier amour, sa première histoire, sa première fois avec un homme. Une douloureuse trahison manipulée. Une opportunité camouflée en de beaux sentiments. Leevi avait tiré beaucoup de leçons de ses précédentes relations, c’était toujours lui qui souffrait le plus. Il avait anticipé le problème, Floyd allait s’ennuyer de lui ou pire, il allait suivre le même chemin que Leevi avait suivit : passer des heures dans le noir à ressasser des souvenirs sur son oreiller humide de larmes. Et ce pendant des semaines avant de trouver une solution éphèmère pour tout oublier mais les souvenirs créent des cicatrices et celles-ci sont indélébiles.
A le voir là, plus que dépité, leevi avait l’horrible envie de rester avec lui, de l’aider. De lui faire une tape dans le dos, lui dire que ça allait aller, le quitter dans une dernière étreinte. Mais il était incapable de bouger bien que Floyd lui demande de rentrer chez lui. Il inspira profondément, se mordant discrètement la lèvre tandis qu’il se relevait péniblement. J’avais des pierres dans l’estomac, mon corps était lourd comme du plomb, j’avais envie de m’enfoncer avec mon vélo sous terre.
Leevi commence à avoir des sueurs glacées quand il s’éloigne maladroitement, il a chaud. Floyd était en train de revivre exactement ce qu’il avait lui même vécu.
Et c’était à cause de lui. Et pourtant, Leevi savait que la situation était différente mais il ne pouvait s’empêcher de comparer les situations.
Il n’avait pas d’autre choix que de disparaître et Floyd avait beau s’excuser de ton son soûl. Leevi était tout autant fautif que lui, si pas plus.
Floyd l’achève d’un poignard dans le coeur fictif.
Une belle personne ? Pas vraiment.
Floyd…” Un appel, une plainte pour qu’il s’arrête, pour qu’il se retourne peut-être.”C’est moi qui suis désolé.
Il aurait aimé lui raconter tout ce qui s’est passé dans sa tête ce jour-là, le mensonge douloureux, la sensation de vide qui l’avait envahi et puis la perte douloureuse de Granny et sa descente aux enfers. Tout aurait été plus simple si le blond n’était pas dans cet état, si il ne l’aimait pas. Mais Leevi, ces yeux-là, il les connaissait que trop bien. Le brun avait la voix rocailleuse, ternie par les sentiments qu’il avait tenté de refouler. Néanmoins, il avait su contrôler ça grâce au programme d’Ozmose. “Attends. S’il te plait.” Leevi laisse tomber un peu précipitamment son vélo, et s’avance vers Floyd, tirant une carte de l’intérieur de sa veste. “J’aimerais vraiment te parler de… tout ça…. Cependant, il me semble évident que ton cinquième Chakra n’est pas sain... “ Il lui tend la carte. “Je crois qu’il est important que nous discutions mais… tu as besoin d’aider pour apprendre à gérer tes émotions comme j’en ai eu besoin.” Il lui offre un faible sourire sans oser le regarder dans les yeux, triturant nerveusement un collier qu’il n’avait pas lorsqu’ils étaient ensemble. Collier qui représente le quatrième Chakra. Un pendentif est orné de vert. “Vraiment. Tu devrais essayer leur programme. Ils.. Eux, ce sont vraiment de bonnes personnes.” Leevi remonte sur son vélo, lentement. Sans doute espère-t-il que l’échange n’est pas terminé, car, au fond, sa voix, elle lui avait profondément manqué.


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Floyd McCoy
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Floyd McCoy



Sam 29 Juin - 20:23
Electrical storm
J’avais le coeur brisé en un millier de morceaux. Je pensais que voir Leevi et le sentir heureux m’irait mais non. Bien au contraire. Il était en colère contre moi. Finalement ignorer les raisons de la disparition de Leevi était peut-être mieux. Mon âge. Voilà ce qui l’avait fait fuir. Et pourquoi ? J’ignorais à l’époque que ça pouvait finalement avoir un incidence sur le cour de sa vie. Pour moi ce n’était qu’un chiffre. Je me sentais tellement plus mature que les gens du même âge que moi. Les larmes coulant sur mes joues je lui demandais de me laisser là avant de me lever. Au son de sa voix, mon coeur se serra encore plus fort dans ma poitrine. Je déglutissais espérant qu’on m’achève enfin. Lentement je me tournais vers lui sans oser le regarder. Le peu de miette de mon coeur qu’il devait rester allait se détruire en observant son beau visage. J’observais son vélo au sol puis ses pas vers moi. Je relevais toutefois mes yeux vers lui. Boom. Telle une explosion, j’entrouvrais les lèvres, les larmes coulant de plus belle. Il était si beau. Bordel mais pourquoi fallait-il qu’on se recroise. Je plaquais ma main sur mon visage en écrasant mes paupières. Puis soudain, je relevais la tête, les yeux écarquillés. Il avait parlé de quoi là ? De mon cinquième chakra ? Je riais dans un souffle.

Mon quoi ? Je fronçais les sourcils. Je baissais les yeux sur la carte et durant un instant, je ne fis que la regarder. Je reculais inconsciemment la tête vers l’arrière avant d’attraper le bout de carton. Qu’est ce que c’était que ce truc ? C’était une carte parlant d’un truc nommé Osmose. J’arquais un sourcil complètement décontenancé par la situation. Il me parlait de gérer mes émotions ? Mes yeux suivèrent sa main sur son collier. Il ne l’avait pas à l’époque ou nous nous côtoyons. Je m’en serais rappelé. C’est heu… Je me raclais la gorge, essuyant mes yeux d’un geste rapide. Merci.
Il me parlait d’un groupe de parole ? C’était quoi ce truc ? J’observais de nouveau la carte alors qu’il me tournait le dos pour reprendre son vélo. Qu’est ce que je devais faire ? Peut-être qu’au fond je voulais le revoir ? Peut-être qu’inconsciemment je voulais me mettre en danger pour pouvoir être à ses côtés ? Peut-être que je pouvais prendre des risques inconsidérés simplement pour me tenir à ses côtés. Je redressais rapidement la tête en prenant conscience qu’il s’apprêtait à partir.

Tu… tu y seras ? Je fis un pas vers lui comme pour retarder l'échéance. Tu veux bien m’accompagner là bas ? Heu… je… enfin. Peut-être qu’ils… je veux en savoir plus sur ce… chakra. J’inspirais légèrement tremblant. J’espère qu’il m’en parle toute la nuit. Je n’étais au fond pas prêt pour qu’il parte. Je croisais les doigts pour qu'il me demande de boire une bière avec lui et qu'on en parle. Qu'importe le sujet j'aurais pu l'écouter jusqu'à la fin des temps.

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Leevi J. Valentine
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Leevi J. Valentine



Mar 2 Juil - 23:32
Electrical storm

Leevi avait profondément envie de l’aider, de le guider sur le chemin difficile de la reconstruction car il savait lui aussi la douleur que c’était de perdre un être qu’on aimait plus que tout. Et même si Leevi en avait voulu à Floyd, la miséricorde avait été octroyée. Leevi devait lutter pour ne pas prendre son visage noyé de larmes entre ses mains, il devait se contrôler pour ne pas le prendre dans ses bras.
Il allait l’aider. Au moins, il allait essayer.
Il lui tendit donc la carte, entre l’index et le majeur, laissa une bonne distance entre leurs corps. Leevi pouvait ressentir son énergie, et même d’où il était il était attiré comme un aimant.
Cependant, il ne semblait pas savoir ce qu’était un chakra, et Leevi eu un petit sourire, évitant à nouveau son regard en expliquant : “Ce sont des centres énergétiques qui sont dans nos corps. Et parfois, ils sont défaillants ou parfois trop dominant. L’équilibre est la clé pour accéder à un bien-être total.” Il se recule, ramasse son vélo tout en continuant son discours : “C’est relié à l’hindouisme et au yoga, c’est très intéressant.
Il ne semble pas comprendre mais Leevi était compréhensif, lui non plus n’avait jamais entendu parler de ça avant que Donovan se présente à lui dans un café, où Leevi était complètement défoncé à l’alcool. Depuis le début du programme, Leevi n’avait plus exagéré sur la boisson et buvait qu’en de très rares occasions.
Leevi enfourcha son vélo et s’arrêta net. Voulait-il vraiment qu’il l’accompagne ? “Heu oui, j’y vais plusieurs fois par semaine… Tu…. Tu viendrais ? Vraiment ?” Leevi le savait intelligent et curieux, mais jamais il n’aurait cru qu’il serait si facile de le convaincre. C’est cette curiosité qui rappela à Leevi que Floyd ne faisait pas son âge. Un voile de souvenir se glissa dans son esprit, leurs rendez-vous, toujours d’une pudeur rare. Des mains caresser discrètement, des regards soutenus, des nuits calmes mais lourdes de sentiments. Jamais ils n’avaient échangé autre chose que des baisers chastes.
Pourquoi d’ailleurs ? Leevi avait envie de prendre son temps à l’époque, plusieurs fois il avait regretté ne pas avoir été plus loin avec lui. A cette idée son ventre se tordit. Leevi se râcla la gorge: “Tu… tu veux en apprendre plus là tout de suite ? Je… Je crois que Donov. Que monsieur Ozmosis est mieux placé pour te parler de ça, tu sais…” Il glissa une main mal à l’aise dans son cou, cet homme était d’une séduisance rare et Leevi ne put contrôler un sourire en coin. Il secoua la tête faisant retomber sa main sur son guidon : “Je comptais y aller demain après-midi pour un atelier sur la méditation, je peux téléphoner pour prendre un rendez-vous pour toi si tu veux.



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